Ça y est, les vendanges 2018 sont derrière nous. Les fermentations des blancs et des rosés se terminent, encore quelques belles cuves de rouge sous marc.

Pourtant, beaucoup d’éléments étaient réunis pour que ça se passe mal.

Les pluies du printemps d’abord. Régulières, abondantes, elles ont rythmé Mai et Juin. Elles ont poussé les viticulteurs dans leurs retranchements, les forçant à augmenter les cadences de traitement, à varier les matières actives pour essayer de ralentir la progression du Mildiou.

Le Mistral ensuite, qui si souvent nous sauve la mise, a été aux abonnés absents jusqu’à la fin aout. A la place, des matins chauds, souvent humides.

La grêle par endroit, abimait ou détruisait la récolte de certaines parcelles.

A la fin du mois d’aout, tout laissait penser que les vendanges n’allaient pas être une partie de plaisir. Le Mildiou sur grappe avait par endroit déjà fait son œuvre. Et là où il n’était « que » sur feuilles, on anticipait déjà une maturation risquée et compliquée.

Et le mois de Septembre s’est finalement présenté sous son meilleur jour : très peu de précipitations, du Mistral enfin, des nuits plus fraiches à partir du milieu du mois.

Tout n’a pas été facile bien sûr, et certains n’auront pas la récolte espérée. Mais nous avons pu travailler dans de bonnes conditions, et gérer la maturité de raisins fragiles au mieux.

En cave, les moyens techniques à notre disposition ont permis de palier aux déséquilibres du millésime.

A la réception de la vendange, la protection des raisins était primordiale pour en conserver le potentiel, les grenaches se montrant particulièrement sensibles à l’oxydation.

La gestion de l’acidité, comme attendu, a nécessité beaucoup d’attention : à ce niveau, nous sommes passés par tous les extrêmes.

Les collages ont réclamé eux aussi de la vigilance : en début de vendanges, les températures élevées durant la nuit ont facilité l’extraction de la couleur sur les rosés.

Un millésime qui s’est d’abord joué au vignoble donc, et qui a réclamé beaucoup d’attention et d’investissement.

Maintenant, place aux assemblages, déjà !